Saturday, November 8, 2014

Sur "L’élégance du hérisson"

L’élégance du’hérisson suit l’histoire de Renée Michel, une concierge d’un riche bâtiment parisien qui essaye de cacher son penchant pour les preoccupations intellectuelles. Ses efforts d’afficher un air ordinaire de concierge sont brisés par l’astuce d’une jeune locataire du bâtiment où elle travaille. C’est la jeune Paloma Josse dont l'intuition perçoit la réalité d’une intéligence fulgurance et d’une finesse d’esprit digne de quelconque intélectuel habitant ce bâtiment.

Le roman se lance dans une narration d' évènéments racontés par le filtre de Paloma et Renée aussi. Barbery entremêle les pensées de Renée racontées au présent avec les entrées de journal de Paloma. On touche sur des problèmes de philosophie, psychologie et même linguistique que le quotidien facilite. Au délice du lecteur, Renée et la jeune Paloma se lancent séparément dans une fine analyse de ses clients dont la stupidité, malice ou malevolence font la source d’une satire délicieuse. En fait, la critique sociale et morale de Renée et de la jeune constitute une sorte de baromètre du temps. Renée constate avec une sorte d’amertume resignée les contraintes et limitations sociales que la classe sociale dicte sans pitié en dépit de la passée du temps. Equipée d'une telle conscience, elle ne peut pas concevoir une vraie histoire d'amour avec le mystérieux et riche japonais qui venait de s'installer au 7 rue Grenelle. Ironiquement, ses pensees touchent son destin d'une manière cruelle lorsqu'elle perd sa vie dans un banal accident.

Photo retrieved @ http://www.renaud-bray.com/
Née au milieu d’une famille d'intéllectuels la petite fille est très précoce à dénoncer les fissures de la fausse prétention. Tout premièrement, chez sa maman et plus tard chez sa soeur année qui déborde d’une l'arrogance provenant d'une telle posséssion intéllectuelle que l'appartenance à une élite culturelle lui permet. Malgré d'une telle apparence désarmante, la petite soeur possède l'astuce de déchiffrer sa superficialité qui fait naître une sincère antiphatie entre les deux. Deçue par sa famille qui selon elle, ne vit véritablement, la petite fille considère le suicide. Le lecteur avisé sense, quand même, que cette intention n'est pas vraiment réele. Afin de tester la validité de sa décision, elle se propose de trouver des sources de la beauté du monde concentrée dans une routine quotidienne sous le titre de “la pensée profonde“. Dans ce but, Paloma se lance dans une fascinante épopée de la réflexion, de l'introspection et de l'observation. Cette habitude lui offre de nombreuses opportunités de connaître et de se connaître ce qui influe considérablement sur sa constatation qu'il vaut la peine de vivre. La nobilité de sa pensee reste dans la sincérité de sa quête qui questionne tout pour repondre à tout.

Muriel Barbery achève un chef-d'oeuvre dont la profondeur de la condition humaine dépasse l'éclairage entre l’appearance et l’essence. Avec une finesse d'aristocrate, elle tisse une dimenssion humaine qui touche sur la plus intime pensée du personage qu'elle peint. En guise de conclusion, voila un petit extrait qui a notre avis concentre l'esprit du roman qui émane de la profondeur tout en guardant l’air dégagé:


“Oui, l’univers conspire à la vacuité, les âmes perdues pleurent la beauté, l’insignifiance nous encercle. Alors, buvons une tasse de thé. Le silence se fait, on entend le vent qui souffle au-dehors, les feuilles d’automne bruissent et s’envolent, le chat dort dans une chaude lumière. Et, dans cette gorgée, se sublime le temps.“

Monday, August 25, 2014

Petits mots

Ça arrive quelques fois que je pense à mon grand-père et à sa mort déjà devenue lointaine. Il y a quelques années dès que l’évenément s’est passé. Au début, il était lointain en espace. Maintenant cet état s’est prolongé dans le temps aussi, en bâtant un mur additionnel dans la cité de l’oubli. Au dépit d’une telle conspiration, l’évenément est encore frais dans ma mémoire émotionnelle. J’ai encore le sentiment d’une absurdité incontrôlable. C’était comme si quelqu’un faisait dérouler devant mes yeux un film que j’étais obligée de mêler à la réalité. C’était dur, la mort. Je n’étais pas prête à en faire la connaissance. Personne ne l’est, je suppose. 


Toute de suite, j’ai vu cette merveille que l’on appelle la vie glisser vers le non-être. Un morceau de mon âme avait été arraché pour éternité. Il était amer, le goût de cette réalité. Le plus frappant c’est que ne fût pas un épisode isolé dans mon repertoire emotionel. Dès ce moment-là, presque entremêlées, la mort et la souffrance ont descendu du conceptuel dans le concret. La mort est devenue quelque chose si réel qu’elle semble vivante, si l’oxymorone le permet. Je me suis donné du temps à l’internaliser, à faire une sorte d’armistice. Dans ce procésus, j’ai eu la sensation de perdre le sense de moi, mais le temps et le mot m’ont servi de rempart. Essentiellement changée, je suis prête à continuer.